PARTIE(PARACHA) DE LA SEMAINE THETSAVVEH (TU ORDONNERAS)
LA PARACHAH : « THÉTSAVVÉH » (tu ordonneras)
Shabbat (Samedi) 11 mars 2017 Commentaire de 2011
Lectures :
Parachah : Chémoth/Exode 27 :20 à 30 :10
Haftarah : Yéhézqél/ Ezékiel 43 :10-27
Bérith Hadachah : Kephas/ Pierre 2 :1-12
Rappel : les commentaires ne sont pas des études, mais des pensées que la lecture de la parachah nous inspire et nous permet, sur une année, de relier les textes de la Torah et des Prophètes aux textes de la Bériyth haHadachah, de l’Alliance renouvelée en Yéshoua
Résumé de la Parachah :
La précédente parachah « Théroumah », la parachah de ce Shabbat et une partie de la parachah suivante « Kiy Thissa », jusqu’en fin du chapitre 31, forment à priori un ensemble que l’on pourrait définir comme : la description pour la réalisation du tabernacle et de tous ses éléments, matériels, humains, leur consécration, son principe de fonctionnement. Cette description se propose comme une véritable ingénierie dans son cahier des charges, définissant l’environnement et la pratique du sacerdoce, dans le cadre des objectifs supérieurs de respect des Shabbats et des dix Paroles (chapitre 31 :12-18). L’ensemble est décrit dans la manufacture des éléments matériels, dans l’habilitation des acteurs-sacrificateurs par la sanctification, et dans sa mise en fonction, par les modes opératoires des principaux services d’offrandes.
La parachah Thétsavvéh nous parle de l’huile sainte pour le chandelier, des vêtements sacerdotaux, de la consécration des sacrificateurs et du sacrifice perpétuel. Elle s’achève sur la description et l’usage de l’autel des parfums.
Remarque globale
La lecture de la description qui va d’Exode 25 :1 à 31 :18 nous apparait de prime abord quelque peu désordonnée. Nous dirions de nos jours que Moshéh « saute du coq à l’âne » ! Nous aurions, compte tenu de notre logique de classement, présenté les choses différemment. Mais la logique suivie par Moshéh n’a rien à voir avec notre logique :
« C'est que vos pensées ne sont pas mes pensées et mes chemins ne sont pas vos chemins– oracle du Seigneur YHVH. » Is. 55:8 .
Certainement l’ordre du descriptif emprunté par Moshéh n’est pas qu’une simple nomenclature, mais un cheminement qui vient des cieux en passant par la terre pour rejoindre les cieux, en somme tout un programme issu d’une pensée bien supérieure à la nôtre. C’est ainsi que la description issue de « ce qui vient des cœurs », la Théroumah, commence par « l’arche » [Aron] qui se placera dans le lieu très Saint (Exode 25 :10), pour se terminer par une rapide évocation des deux tables du témoignage [Louhoth ha-édouth] (Exode 31 :18). Effectivement les tables, derniers éléments évoqués dans la description, seront entreposées dans « l’arche », qui est le premier élément évoqué. Ce programme, ou plutôt le dessein d’Élohim, va de l’arche à l’arche, c'est-à-dire du Père au Père. Ce grand cheminement nous rappelle que la Parole (le Fils) sortie du Père, pour venir sur Terre parmi les siens, retourne au Père, en fin de parcours de l’Histoire de cette création, après avoir accompli toutes choses.
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Gardons encore en mémoire que le Tabernacle [Mishkan] est élaboré pour être le Sanctuaire [Miqdash] afin qu’Élohim réside au milieu du peuple : « afin qu’IL demeure en eux » (Exode 25 :8). Car la véritable habitation du Seigneur est le cœur de l’homme, et la véritable habitation de l’homme est le corps-cœur du Seigneur. C’est le Temple fait de pierres vivantes. (voir I Pierre 2 :5)
Revenons à la parachah thétsavvéh
La Lumière
Cette partie du livre de Chémoth (Exode) se distingue par l’absence de la phrase presque systématique : « Le Seigneur parla à Moshéh et dit… ». Par ailleurs le nom de Moshéh n’y apparait pas !
Après les multiples ordres de confection « tu feras » [vé-assiytha] présents dans de nombreux entêtes de paragraphes, qui précédent des ordonnances générales de « fabrication » destinées aux ouvriers, voici au début de notre parachah ce leitmotiv interrompu par la formule : « Et toi tu ordonneras » [Vé-athah thétsavvéh].
« Et toi tu ordonneras aux Israélites … c’est une prescription perpétuelle » (27 :20-21)
De quoi s’agit-il ? D’un ordre incontournable et permanent que nous pourrions qualifier de « nécessité de salut » afin que la lumière brille en permanence. Ordre de salut aussi important que l’ordre confié à Moshéh pour qu’il ouvre « la mer » et que le peuple s’y engage pour son salut (Exode 14 :15-16).
Pourquoi le nom de Moshéh n’apparait-il pas distinctement dans cette parachah, comme à d’autres occasions d’ordonnances ? Parce que Moshéh se trouve lui-même inclus dans la mitsvah aux Israélites d’apporter son huile raffinée pour que brille la lumière. C’est bien évidemment dans une vision supérieure de ce qu’est la Lumière que tout Israélite, tout vrai Israélite doit apporter « sa part » d’huile pour éclairer, faire apparaitre l’environnement saint, y compris Moshéh, car Yéshoua dira :
« Je suis la Lumière du monde » (Jean 8 :12). « Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Mt. 5 :16)
Voila aussi cette part d’huile apportée en permanence qui permettra de « mettre en lumière » l’environnement supérieur : les œuvres d’Élohim, pour qu’elles deviennent « visibles compréhensibles » à tous ceux qui ne sont pas dans la Lumière. C’est le but du témoignage.
Sans la Lumière, l’univers n’est pas, il n’existe pas. Pensons alors à ce que signifie : ils seront jetés dans les ténèbres du dehors.
C’est pourquoi la Ménorah brillait dans le lieu saint, pour faire paraitre ce lieu de sanctification volontairement occulté de l’extérieur, du monde. Seule la lumière de la Ménorah, candélabre à sept branches, faisait apparaitre l’environnement sacré.
« Puis un rameau sortira du tronc d’Isaï, Et un rejeton naîtra de ses racines. Le Souffle du Seigneur YHVH reposera sur lui : Souffle de sagesse et d’intelligence, Souffle de conseil et de force, Souffle de connaissance et de crainte du Seigneur YHVH. » (Is. 11:1-2 NEG)
Sur la branche centrale de la Ménorah portant une lampe se rattachent six autres branches portant six lampes. Ce sont bien sûr ces « lumières spirituelles », désignées ici par le prophète Isaïe, qui éclairent et donnent tout le sens de la réalité supérieure, de la Vérité.
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La flamme qui doit être entretenue pour monter en présence d’Élohim, la flamme dont il est dit que « Élohim fait des flammes de feu ses serviteurs » (Psaume 104 :4), la flamme qui n’est pas tout-à- fait physique, mais pas tout-à-fait métaphysique, se propose comme le meilleur symbole révélateur du principe de l’incréé dans le monde créé : « Je suis la Lumière du monde » « la Parole faite chair qui est venue camper parmi les siens ». Méditions aussi ce sujet de la relation de Yéshoua à la Ménorah lorsque nous allumons éventuellement les lumières de la Ménorah à Shabbat … entretenons notre flamme, notre être, pour notre Sauveur !
Les vierges et la Lumière
Tous les vrais Israélites, qui le sont de cœur, sont contributeurs à la Lumière qui brille sur la Ménorah spirituelle. Contributeurs par l’apport de l’huile qui brulera attisée du Souffle de Vérité, selon la grâce d’Élohim pour chacun, ils sont les porteurs des vases d’huile, comme les vierges sensées de Matthieu 25.
Nous savons bien que s’il ne fait pas jour et s’il n’y a pas d’éclairage, on ne voit rien dans le noir absolu ! La lumière physique permet à l’environnement, au monde dans lequel nous sommes, de devenir « compréhensible » pour pouvoir nous y diriger et intervenir. La lumière permet de « voir » de près comme de loin. Sans lumière nous ne pouvons que tâtonner ce qui est à notre portée et supposer ce qui est hors de notre portée, ou tenter de comprendre des informations verbales si nous ne sommes pas sourds, émises par ceux qui disent « nous voyons dans le noir » !! La lumière est tellement indispensable ; il suffit de nous retrouver en panne d’éclairage pendant la nuit pour évaluer notre handicap !
Les vierges insensées dépourvues d’huile sont celles qui ne prennent pas toute la dimension du sérieux de l’ordre selon le symbole de Moshéh : « ordonne aux Israélites d’apporter de l’huile... ». Ces vierges insensées qui ne sont donc pas Israélites de cœur, de cœur pour obéir, n’ont pas d’huile, ou si peu, qu’elles perdent la lumière qui doit briller en permanence. Elles ne peuvent plus « voir dans le milieu de la nuit » et se trouvent obligées de retourner vers ceux qui vendent de l’huile. Qui vend de l’huile ? Moshéh, les prophètes et les disciples de Yéshoua qui ont écrit sous la Lumière. Il faut prendre en compte toute la Parole, ce qui est le minimum nécessaire ! Minimum nécessaire dont les vierges sensées ne peuvent se démunir, si tant est que l’on puisse s’en démunir. Puis il faut allumer la flamme … puis marcher vers le Royaume. Avoir la Lumière, c’est bien, car la prophétie est une lampe sur notre chemin, elle éclaire le bon chemin ; mais sur le chemin il faut encore avancer, ne pas rester sur place … pour arriver au bon moment.
Lumière perpétuelle, les services perpétuels.
Après avoir décrit de quelle manière Aharon et ses fils seront vêtus, (chapitre 28 texte auquel vous pouvez réfléchir), comment ils seront rituellement consacrés pour être habilités au service sacerdotal (chapitre 29 ce qui augmente le nombre de questions), nous arrivons au verset 38 du chapitre 29.
Avec l’entretien de la Lumière de la Ménorah chaque matin et chaque fin d’après midi, pour qu’elle brille en permanence, s’associent deux types de service qui, se réalisant deux fois le jour et en permanence, peuvent prendre le qualificatif de « perpétuel », comme s’ils étaient « toujours » en réalisation. Le terme hébreu [Thamid ] utilisé au verset 38 se traduit par : toujours, constamment, d’où l’appellation de « sacrifice perpétuel ». Ce qualificatif nous plonge dans le domaine céleste « hors du temps » que le livre de l’Apocalypse nous décrit :
Ménorah
« Du trône sortent des éclairs, des voix et des coups de tonnerre. Devant le trône brûlent sept lampes ardentes, qui sont les sept souffles d’Élohim. » (Ap. 4:5)
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Agneau
« Et je vis, au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des vieillards, un Agneau qui était là comme immolé. Il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept souffles d’Élohim envoyés par toute la terre. » (Ap. 5:6)
Parfums
« Quand il eut pris le livre, les quatre êtres vivants et les vingt–quatre vieillards se prosternèrent devant l’Agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d’or remplies de parfums, qui sont les prières des saints. » (Ap. 5:8)
« La fumée des parfums monta, avec les prières des saints, de la main de l’ange devant Élohim. » (Ap. 8:4)
Deux éléments semblent ne pas apparaitre ici dans les cieux, dans le cadre de l’environnement de la sainteté céleste : effectivement avec l’agneau du matin et du soir nous retrouvons en Exode de la fleur de farine à l’huile et du vin ! Où sont ces éléments ? Ne seraient-ils pas restés sur la terre en qualité de souvenir perpétuel, eux aussi, au titre du sacerdoce également perpétuel, le pain et le vin ! Nous laissons cette éventualité à votre réflexion, car dans ce cas « hors du temps » le perpétuel de ce sacerdoce dépasse la fréquence annuelle. Les pains de proposition dans le « saint » étaient aussi un service « thamid » c'est-à-dire perpétuel, et ils étaient présentés avec du parfum, et renouvelés chaque shabbat … (à méditer)
Une grossière erreur qui aurait peut-être un parfum de justesse
« Derrière le second voile se trouvait la partie du tabernacle appelée le saint des saints, renfermant un autel en or pour les parfums, et l’arche de l’alliance, entièrement recouverte d’or. » (He. 9:3-4)
Chacun sait que l’autel des parfums ne se trouvait pas dans le Saint des saints, mais devant le voile dans la partie sainte, avec la Ménorah et la table des pains. L’auteur de la lettre aux Hébreux se serait-il fourvoyé à ce point, alors que par ailleurs il semble être un spécialiste du culte ?
Une proposition qui ne vaut que ce qu’elle vaut : le parfum représente les prières des saints. Le parfum fut aussi un élément que le Seigneur Yéshoua prit sur Lui avant son départ.
« En répandant ce parfum sur mon corps, elle l’a fait pour ma sépulture. » (Mt. 26:12)
Après sa résurrection, après que le voile du Temple se fut déchiré, ouvrant ainsi le passage au Saint des saints, Yéshoua se présentait au Père … présentant désormais en permanence les prières des saints en lieux très saints. Dans ce cas, la table des parfums est-elle toujours « en réalité » dans le lieu saint, ou est-elle désormais derrière le voile par la vertu de Celui qui a traversé les cieux et le vrai tabernacle qui n’est pas fait de main d’homme ?
« Mais le Messie est venu comme souverain sacrificateur des biens à venir ; il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n’est pas construit de main d’homme, c’est-à-dire qui n’est pas de cette création » (He. 9:11)
C’est une merveille, un mystère, Yéshoua le mystère d’Élohim.
Shabbat Shalom véshavoua tov