PARACHAH (Partie de la semaine) : « QORAH » (Qorah)
PARACHAH (Partie de la semaine) : « QORAH » (Qorah)
Shabbat 24 juin 2017 Commentaire de 2010 Lectures :
Parachah : Bémidbar / Nombres 16 :1 à 18,
fin Haftarah : Shémouel A /I Samuel 11 :14 à 12 :22
Bérith Hadachah (nouvelle alliance) : Yohanan / Jean 18 :28 à 19 :16
Rappel : les commentaires ne sont pas des études, mais des pensées que la lecture de la parachah nous inspire et nous permet, sur une année, de relier les textes de la Torah et des Prophètes aux textes de la Bériyth haHadachah, de l’Alliance renouvelée en Yéshoua Résumé de la parachah
Une révolte est fomentée contre Moshéh et Aharon. A travers la double épreuve de la présentation des brasiers et des bâtons, Élohim conforte son choix sur Moshéh, Aharon et la famille de Lévi. Les murmures ne cessent pas pour autant et une plaie mortelle éclate dans le camp. Aharon intervient, la plaie est stoppée. A la suite de ces évènements YHVH Élohim rappelle à Aharon sa charge, la charge des lévites, leurs droits et leurs spécificités.
Révolte, coup d’état, ambition…
« Qorah, fils de Yitséhar, fils de Qehath, fils de Lévi, Datân et Aviram, fils d’Éliav, et On, fils de Pélèth (Éliav et Pélèt étaient fils de Réouven) furent orgueilleux ; ils se dressèrent contre Moshéh, ainsi que deux cent cinquante des Israélites, princes de la communauté, considérés dans les solennités, hommes de renom. Ils s’attroupèrent alors contre Moshéh et Aharon… » (Nombres 16)
Le chapitre 16 de Bamidbar contient le récit d'une double révolte contre Moshéh et contre Aharon : celle du Lévite Qorah contre le sacerdoce d’Aharon et celle de Dathan et Aviram contre la souveraineté de Moshéh, accusé d’avoir privé le peuple de tous les avantages de sa situation en Égypte pour le faire vivre dans le désert.
Tous deux petits-fils de Qéhat, il faut noter que Moshéh et Qorah sont cousins germains et par ailleurs mis à part et rachetés comme tout lévite parmi le peuple. Toutefois, Qorah est l’aîné de sa branche alors que Moshéh n’est que le 3ème de la sienne. Un traditionnel conflit de type « droit d’ainesse » est dès lors perceptible. Pour donner de l’écho à son entreprise de rébellion organisée, de putsch ou de coup d’état, Qorah n’hésite pas à associer à sa démarche des fils de Réouven, les ainés de Yaaqov destitués de leurs droits d’ainesse pour un crime, comme pour signifier au peuple que Moshéh a lui-même outrepassé le droit coutumier des peuplades sémites.
« C'en est assez, vous avez assez longtemps usé de ce pouvoir usurpé… ». Telle est en substance la réaction politique qui opposent Qorah et ses 250 hommes de renoms, choisis parmi toutes les tribus, à Moshéh et Aharon, choisis quant à eux par Élohim. Mais la querelle politique, qui cherche le pouvoir et les richesses matérielles, ne peut s’embarrasser des élections d’Elohim qui invite ses fidèles à la recherche d’une spiritualité authentique et à un culte agréable.
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Ces deux conceptions de la « gestion de la Cité » et de l’exercice du pouvoir associé renvoient à deux conceptions distinctes et inconciliables du monde futur. Qorah et ses gens ne veulent pas d’un royaume où ils n’auraient pas leur place en haut de la pyramide. Sortir d’Égypte, oui, mais avec toutes ses richesses et ses modèles à reconstruire. Ce potentiel « royaume » ils veulent le posséder à leur façon, à ce stade ils ne furent pas différents de trop nombreux futurs rois qui prirent bien des libertés de type humain en s’éloignant des préceptes d’Élohim. Cette propension bien humaine est toujours et encore présente et c’est avec la mémoire de ses conséquences qu’il nous faut juger aussi aujourd’hui les tendances et les décisions des hommes de « pouvoir». Nous constatons évidemment que l’heure où Israël et les nations s’aligneront sur les directives du Seigneur est loin d’être la vision politique en vigueur ! Y compris et surtout en Israël qui souhaite encore être une nation comme les autres (dans la veine d’Egypte)
La chrétienté historique est, de ce point de vue, représentative du « syndrome Qorah » cherchant le haut de la pyramide systématique. Elle-même « rachetée à grand prix et mise à part », elle monopolise et usurpe le sacerdoce d’excellence défini par Elohim aux vrais sacrificateurs de Yéshoua selon 1 Pierre 2 :9-10. Elle convoite une place plus élevée et ne peut ou ne veut se contenter de son propre appel. Elle acceptait de sortir de son Égypte, mais pour la ré-matérialiser aussitôt sous une forme connue qui l’avantage et flatte son besoin de pouvoir.
N’en est-il pas également ainsi au sein de quelques-unes de nos propres assemblées ? N’y-a-t-il pas ici et là dans nos communautés quelques Qorah, riches, puissants, intrigants, pour s’opposer aux oints d’Élohim ? (attention à l’esprit de Qorah dans nos assemblées !!!) Ne faisons-nous pas partie nous-mêmes des 250 rebelles qui s’opposent dès lors à la volonté de notre Élohim, rebelles attirés par les flatteries, le goût de l’argent, du pouvoir, de la notoriété, de la superbe humaine et de la façade ? Que chacun se pose la question et y réponde !
La sainteté requise
La démagogie politique de Qorah consiste à utiliser et à détourner une sentence d’Elohim pour mieux imposer son propre modèle humain : Toute l'assemblée, tous sont saints. Élohim l'avait dit : « Vous me serez un royaume de sacrificateurs et une nation sainte » (Exode 19.6). Pour Qorah, tous les Israélites sont consacrés et par conséquent égaux. Qorah, le lévite, n’accepte pas d’être au service des kohanim, les sacrificateurs fils d’Aharon.
Piège classique de l’utilisation d’une partie seulement de la Parole et faire sortir du bon contexte !!!. Il est si facile de déceler une phrase qui flatte ses propres instincts et d’oublier la sentence qui suit mais qui les condamne.
Les rebelles lévites et non-lévites pensent ici pouvoir accomplir la fonction propre au sacerdoce aux lieu et place des kohanim désignés par Élohim. Qorah est à leur tête et il a pris sur lui de convoquer le peuple à l'entrée du parvis, ce qui est une usurpation manifeste du pouvoir politique, car seul Moshéh a le droit d’effectuer une pareille convocation.
Les 250 rebelles meurent par le feu d’Élohim (châtiment analogue à celui de Nadav et d'Avihou, Lévitique 10) et les familles de la tribu de Réouven concernées sont englouties dans le sol. Au final, plus de 14 700 Israélites disparaissent suite à cette rébellion politico-religieuse. Élohim ne peut en effet laisser profaner impunément ce qu’Il a sanctifié. Le profane ne peut survivre face au sacré : ainsi en est-il de notre engagement personnel à servir. Que chacun mesure donc en conscience s’il veut et peut s’approcher davantage du sacerdoce, sans crainte d’y être « étranger » ou « profane », sans rien y introduire d’extérieur à la sacralité d’Élohim.
La relation intime à Élohim le Père ne se décrète pas ! Elle se construit sur son autorisation expresse, par le Fils, et ne dépend donc pas de l’homme qui la sollicite avec violence à ses risques et périls. « Nul ne va au Père que par Moi, et nul ne vient à Moi si le Père ne l’attire ».
Salut d’Élohim et choix d’Élohim
Notons que très pédagogiquement, ce n’est pas Moshéh qui intervient pour stopper la plaie mais Aharon, en sa qualité de Grand Sacrificateur. Il agit comme médiateur entre Élohim et le peuple. Aharon va se placer avec le parfum au milieu de l’assemblée qui a péché pour officier en dérogation aux rites ordinaires. Le Kohen Gadol quitte exceptionnellement le sanctuaire pour aller sauver le peuple en se plaçant en son sein et au contact de la plaie. C’est à cette seule condition que s’arrête la colère d’Élohim. Une épreuve de foi qui nous rappelle l’action même de Yéshoua, notre Kohen Gadol, qui se place au milieu des siens pour stopper la malédiction de la mort. N’avait-Il pas quitté exceptionnellement le Sanctuaire avant de le retrouver ?
Quand l’homme pécheur est trop éloigné du Sanctuaire pour effectuer son propre rachat selon le rite, alors le Kohen Gadol sort au péril de sa propre vie pour aller le chercher malgré lui : voilà ce que nous enseigne l’action sacerdotale d’Aharon. Une action prophétique et messianique qu’assurera Yéshoua le Mashiah d’Élohim.
Nous faisons également une relation à la fonction du sacrificateur qui « sépare » ce qui est pur de l’impur pour stopper la contagion, et déclarer apte au service, et à l’intégration de la communauté (qéhiyllah-assemblée). N’est-ce pas ce rôle qui lui est confié dans le Lévitique, aux chapitres 13 :14, parashah Thazria Métsora ?
Le bâton fleurissant, la confirmation du sacerdoce d'Aharon et de la prérogative de la tribu de Lévi
Ce récit se rattache indirectement à ce qui précède : Élohim veut prévenir toute nouvelle tentative de révolte contre Aharon en confirmant solennellement, et aux yeux de tous les chefs de tribus, les attributs de la tribu de Lévi. Il ne s’agit plus ici de défendre la position des sacrificateurs vis-à-vis des lévites, mais celle de toute la tribu de Lévi vis-à-vis du reste du peuple.
Boutons, fleurs et amandes : les boutons n’ont pas fait place aux fleurs et les fleurs aux fruits ; les trois manifestations chronologiques de la vie végétale furent simultanément visibles sur le bâton choisi. Tel est le signe de l’élection et de la primauté du sacerdoce sur toute autre considération d’ordre politique. Les bâtons des princes - symbole de commandement terrestre - n’ont pas fleuri ni porté de fruits. Le sacerdoce d’Aharon semble s’affranchir des lois temporelles et des saisons : il échappe au cycle classique de l’homme terrestre, il est déjà témoin et révélateur d’une nouvelle nature à venir.
La révolte de la veille et sa finalité dramatique semblent ne pas avoir suffit. Il faut encore désigner concrètement l’élection par un signe visible et placé au sein du Sanctuaire. Une dérogation supplémentaire accordée par Élohim à un homme qui a besoin de voir et de toucher, pour se souvenir et respecter les commandements.
Ainsi tout le peuple craint que la plaie de la veille ne soit pas complètement stoppée et s’engage à ne plus s’approcher du Tabernacle, laissant enfin la primauté de l’élection au regard du sacerdoce à la lignée d’Aharon.
Cet épisode, qui réunit puis distingue le bâton d’Aharon du milieu des bâtons des princes de tribus, nous enseigne que le sacerdoce n’a rien à faire avec le politique et que le politique ne saurait s’occuper du sacerdoce. Elle nous apprend aussi qu’on ne peut penser et vivre en profane tout en prétendant pouvoir s’occuper du sacré. Cela le peuple dans le désert l’a compris. Où en sommes-nous aujourd’hui ? Ce n’est pas en vain que le Seigneur dira : « si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume… »
Avons-nous bien compris et appliqué cet enseignement dans nos assemblées ? Nos prêtres pasteurs sont-ils bien consacrés et mis à part ou s’occupent-ils de leurs communautés en pensant à ne pas fâcher ni flatter les pouvoirs temporels en se soumettant par idéologie ou par intérêt au
« politiquement correct » ? Soyons assurés qu’ils ne détiennent alors dans leurs mains aucunement le bâton vivant du sacerdoce, celui de Yéshoua Grand-Sacrificateur, mais le bâton mort d’un prince politique, et qu’ils n’ont dès lors, devant notre Adon, plus aucune prérogative sur les brebis.
Les Kohanim et les lévites
Ce chapitre institue une garde au Sanctuaire pour ne plus revivre d’autre profanation comme celle générée par la révolte de Qorah. C’est au terme de cette garde permanente, que la colère d’Élohim s’estompe. Mais pour assurer cette tâche au service d’Élohim et sous la direction des kohanim, les lévites ne peuvent se consacrer à aucune autre tâche. Il leur est désormais interdit de posséder terres et héritages. Par contre, ils vivront de la dîme et veilleront à faire vivre les sacrificateurs de la dîme de leur dîme.
Il est utile de souligner que l’usage de la dîme est directement et uniquement lié à « l’économie du Sanctuaire » et aux sacrifices. La dîme systématique prélevée sur le peuple n’a pour seule vocation que de permettre à la loi mosaïque, dans sa partie sacerdotale et sacrificielle, de fonctionner. Elle n’a pour seconde fonction que de permettre la garde permanente jour et nuit du Sanctuaire en permettant aux lévites de ne pas avoir à chercher terres et héritages pour assurer leur subsistance. La dîme ne consiste qu’en produits alimentaires.
A ceux qui aujourd’hui pratiquent dans leur propre intérêt le prélèvement de la dîme, la parachah Qorah leur intime alors de restituer tout héritage et toute possession et de ne vivre que pour la seule garde du Sanctuaire. Être Kohen donne des droits … et des devoirs : ceux de ne plus vivre pour soi et de ne plus s’appartenir.
A ceux qui se présentent au peuple comme lévites et kohanim, qui réclament la dîme et l’exercice du sacerdoce, souvenez-vous de Qorah le lévite qui réclama toutes ces choses pour lui-même.
Ne disons pas comme Qorah : mais toute l’Église est sainte ! Il y aura certes des sacrificateurs et des lévites parmi les nations, mais ils seront choisis et oints.
« Et ils amèneront tous vos frères, d’entre toutes les nations, en offrande à l’Eternel sur des chevaux, et sur des chars, et dans des voitures couvertes, et sur des mulets, et sur des dromadaires, à ma montagne sainte, à Jérusalem, dit YHVH comme les fils d’Israël apportent l’offrande dans un vase pur à la maison de YHVH. Et j’en prendrai aussi d’entre eux pour sacrificateurs, pour Lévites, dit YHVH. » (Isaïe 66 : 20)
Par contre, que chacun dans l’assemblée-qéhiyllah se présente lui-même comme « sacrifié » et comme offrande : dans ce sens, nous sommes alors tous prêtres du Très-Haut. Nous sommes dès lors tout à la fois objets et acteurs du sacerdoce, à l’image de notre Seigneur Yéshoua, Agneau d’Élohim et Grand Sacrificateur … et ROI. Que chacun puisse opérer cela pour lui-même avant de songer et prétendre édifier une économie sacerdotale pour le compte du frère, en destituant l’Israël d’Élohim, le reléguant à la tribulation de l’angoisse de Jacob, en estimant que la révélation (Torah) qu’il a reçue n’a plus la capacité de nous instruire.
Ne nous regardons pas comme supérieurs en évoquant une sainteté douteuse, à la manière d’un Qorah qui dit : tout le peuple est saint, en criant à notre tour : nous sommes les héritiers des apôtres, nous avons le Saint Esprit ! Nous risquerions alors d’en entrainer plusieurs dans l’erreur de l’usurpation rebelle et de la désillusion qui en résultent.
« Moi, je rends témoignage à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre, que si quelqu’un ajoute à ces choses, Élohim lui ajoutera les plaies écrites dans ce livre ; et que si quelqu’un ôte quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Élohim ôtera sa part de l’arbre de vie et de la sainte cité, qui sont écrits dans ce livre. » (Apocalypse 22 : 20)
Ne pas ajouter signifie : ne pas inventer ! Ne pas ôter signifie : ne pas déclarer caduque et obsolète !
En son temps, Qorah a opéré ces deux déviances. Il a inventé une « sainteté immédiate du peuple » aux lieu et place « d’une sainteté à venir » et il a déclaré caduc « le sacerdoce d’Aharon » qui n’avait pas encore atteint son objectif.
PAR BLOG KEHILA VU PAR OMADI Samuel le messager
Shabbat Shalom véshavoua